Pour assurer l’efficacité et la pérennité de la gratuité de l’enseignement de base la Ceno recommande ce qui suit : revoir la rémunération des enseignants en tenant compte du coût de la vie (logement et transport en milieu urbain et prime de brousse pour les enseignants des milieux ruraux conformément aux statuts des carrières au sein des services publics. Le montant du premier palier à savoir, 170$ est devenu insignifiant par rapport au coût de la vie surtout en Ville); soutenir la gratuité par des financements alternatifs de l’éducation à travers des taxes et des impôts au bénéfice de l’éducation, des apports de financements du secteur privé gérés de manière transparente par des commissions tenues par les parties prenantes et les partenaires éducatifs ; augmenter les frais de fonctionnement des écoles et des bureaux gestionnaires ; Réformer en profondeur le SECOPE pour garantir la traçabilité et la transparence dans la gestion des fonds mis à sa disposition par le trésor public pour la paie des enseignants et revoir le contrat avec les institutions financières chargées de la paie des enseignants ; procéder au paiement de tous les enseignants nouvelles unités trouvés en poste au moment de l’annonce de la gratuité ; revisiter la création des provinces éducationnelles et des bureaux gestionnaires budgétivores de manière à les réduire si possible en tenant compte de la proximité ainsi que de la disponibilité financière ; rationaliser la création des écoles et des bureaux gestionnaires ainsi que l’octroi des arrêtés via un processus participatif, transparent et respectueux des normes ; De mettre en place un cadre de concertation impliquant les gestionnaires pour évaluer et améliorer dans la mesure du possible la prise de décisions en rapport avec la gratuité de l’enseignement.
C’est au cours d’un point de presse tenu ce 13 janvier 2021, au Centre Interdiocésain, à la Gombe, que les évêques ont relevé les couacs dans le fonctionnement de l’enseignement, rapporte le phare.
D’après l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, la Conférence Episcopale Nationale du Congo reste déterminée à accompagner le processus de la gratuité de l’enseignement de base qu’elle considère d’ailleurs comme irréversible. Les écoles conventionnées catholiques ne se sont pas comportées de manière à saboter la disposition constitutionnelle de la gratuité de l’enseignement de base. Par contre, elles ont salué cette décision conforme à la doctrine sociale de l’église qui prône l’option préférentielle pour les pauvres.
Il ressort des statistiques que l’église catholique en RDC gère au moins 40.851 (16,1%) enseignants «nouvelles unités» dont 13566 soit 33% à l’école primaire qui travaille sans être payés par l’Etat. Une situation qui ne peut pas laisser indifférents les pasteurs car, ces enseignants sont des parents qui ont aussi beaucoup de charges à leur actif.
La mise en pratique de la disposition constitutionnelle de la gratuité de l’enseignement dans le contexte actuel fait face à certaines difficultés dont il faut tenir compte dans la recherche d’une solution efficace.
Il s’agit du prétendu surpeuplement des classes, l’absence des infrastructures pour accueillir les nombreux enfants que la gratuité a amenés à l’école; de la démotivation des enseignants nouvelles unités, non payés et les autres mécontents de leur traitement (non-paiement du 2eme et du 3e paliers) avec comme conséquence les arrêts récurrents des cours occasionnés par le boycott de l’enseignement et des grèves blanches ; l’insuffisance des frais de fonctionnement des bureaux gestionnaires et des écoles dont une partie est utilisée pour soulager les nouvelles unités et les non payés ; du non-respect du programme généralement non achevé à cause des absences des enseignants ; du délabrement avancé des infrastructures scolaires faute des fais d’entretien conséquents ; le Manque d’imprimés, de matériels didactiques et des manuels scolaires ; du dépeuplement des nouvelles écoles agréées mais non budgétisées pour gonfler les anciennes écoles budgétisées ; du manque des frais de déplacement pour les responsables des bureaux gestionnaires. Toutes les difficultés énoncées ci-dessus concourent inévitablement à la baisse sévère de la qualité de l’enseignement. A fait savoir l’abbé Donatien Nshole au cours de ces assises.
Le secrétaire général de la Cenco a rappelé qu’après l’annonce au mois de mai 2019, par le Président de la République ,de la mise en pratique de la disposition constitutionnelle de la gratuité de l’enseignement de base, les évêques membres de la Cenco avaient adressé un mémorandum dans lequel ils lui recommandaient les préalables qu’il devrait garantir à cette fin (notamment la prise en charge des enseignants non payés et l’amélioration des salaires pour éviter la frustration des enseignants dont quelques-uns étaient convenablement payés grâce à l’intervention des parents. Cette promesse a été réalisée en partie au mois d’octobre 2019.
La rédaction
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