L’Association Africaine de défense de droit de l’homme (ASADHO) se dit préoccuper par la situation prévalue à Goma au Nord-Kivu le 30 Août 2023. Il s’agit de la répression sanglante des manifestations d’un mouvement mystico-religieux se réclamant Wazalendo dont le bilan avancé par le gouvernement congolais fait étant de plus de 40 morts, une cinquantaine de blessés et une centaine d’adeptes de ce mouvement arrêtés dans une tentative des manifestations anti-Monusco, la force régionale d’East Africa communities (EAC) et d’autres organismes internationaux. Les services de sécurité sont pointés du doigt comme responsable de ce carnage perpétré dans à Nyabushobgo à l’ouest de la ville.
Parmi les éléments déployés pour cette expédition punitive figurent la Garde Républicaine (GR), l’unité infanterie de la force armée de la RDC et la police nationale congolaise. Pour l’ASADHO, la présence des éléments de la garde républicaine sur le lieu du drame engendre plusieurs interrogations.
« Franchement je dois vous dire que la répression qui a été faite m’a beaucoup attristé surtout que […] je dois rappeler que la Garde Républicaine a été dans un endroit qui ne relève pas de sa mission. Parce que le maintien de l’ordre et le rétablissement de l’ordre constitutionnellement relèvent de la police nationale congolaise. Mais ici la garde républicaine a accompli une activité qui ne relève pas de sa mission, il est important que nous puissions savoir qui a donné l’ordre à la garde républicaine de faire autre chose que de garder le Président de la République, les membres de sa famille et leurs bien », fait savoir Me Jean-Claude Katende, Président de l’ASADHO.
Une situation extrêmement grave car selon l’ASADHO, l’actuel Chef de l’État provient de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), un parti qui dit prôner le respect des droits humains. Félix Tshisekedi doit prouver au peuple cette détermination surtout qu’il est « inadmissible qu’une unité congolaise soit déployée pour tuer des congolais qui n’étaient même pas sur la voie publique », explique son Président. Il estime que les enquêtes doivent être menées dans toute indépendance et pas dans une précipitation.
« Nous en tant qu’organisation de droit de l’homme, nous souhaitons que la lumière soit faite pas de la manière dont on est en train de la faire aujourd’hui dans la précipitation. Et nous ne voulons pas que ça soit comme la répression de Bakatakatanga où d’autres actions lesquelles la garde républicaine a été impliquée où on a sanctionné les criminels secondaires mais les vrais commanditaires on les a jamais identifié », s’est préoccupé Me Jean-Claude Katende.
Le Gouvernement congolais a dépêché une délégation interministérielle à Goma au lendemain du carnage, composée du vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, du vice-premier ministre, ministre de la défense, du ministre d’État en charge de la Justice et celui des droits humains, accompagnés de l’auditeur militaire supérieur. Pendant 48 heures, cette délégation a mené des consultations auprès de la population pour s’imprégner de la situation. Le Président de l’ASADHO estime que cette manière de faire les choses dans la précipitation risque de faire échapper les vrais commanditaires du carnage.
« Les faits sont graves, la première attitude que le gouvernement devrait adopter face à ce carnage c’est la démission du premier ministre, le vice-premier ministre de l’intérieur et la sécurité nationale et le vice-premier ministre, ministre de la défense. La deuxième attitude à faire c’est d’organiser une enquête sérieuse. Je dénonce l’enquête qui a été faite dans la précipitation qui est de nature à mettre de côté d’autres personnes qui pouvaient être impliquées dans ce qui est arrivé. Et la troisième chose c’est que le gouvernement doit pouvoir prendre des dispositions non seulement pour venir soutenir ces familles qui sont déplorées mais les mettre dans les conditions où elles peuvent se sentir que nous avons un gouvernement qui comprend ce qui est arrivé et qui est prêt à punir les personnes qui sont impliquées mais aussi à protéger les personnes qui sont victimes des actes de l’armée », a réagit Me Jean-Claude Katende sur les ondes de la Radio Okapi ce 5 Septembre.
La cour Militaire du Nord-Kivu a lancé le procès sur le carnage du 30 Août à Goma. Au moins 6 militaires sont à la barre dont deux officiers de haut rang au sein de l’armée. La délégation interministérielle a arrêté d’autres mesures pour condamner ce carnage que vous pouvez lire ici.
Asaph LITIMIRE
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