Devant la presse nationale et internationale réunie ce vendredi à Goma, le mouvement rebelle AFC-M23, par la voix de son secrétaire permanent Benjamin Mbonimpa, a vivement dénoncé des violations présumées des engagements pris lors de la sixième session des pourparlers de paix de Doha. L’organisation accuse le gouvernement congolais de ne pas respecter les principes fondamentaux de l’accord, notamment le cessez-le-feu et la libération des prisonniers affiliés au mouvement.
« Nous promettons de mettre à la disposition de la presse tant nationale qu’internationale des bulletins quotidiens des violations des principes par Kinshasa puisque rien ne garantit au gouvernement la légitimité de nous attaquer. Le cessez-le-feu doit être permanent et respecté par les deux parties et toutes les forces engagées sur les lignes de fronts.Nous informons qu’il n’y aura pas de Doha 6(deuxième phase)avant la libération de nos camarades détenus à Kinshasa. Le gouvernement conditionne la libération des détenus par la passation d’une des zones libérées entre les mains de FARDC alors que c’est impossible d’échanger des vies humaines contre des terres », a déclaré Mbonimpa, pointant du doigt ce qu’il qualifie de mauvaise foi de la partie gouvernementale.
L’AFC-M23 affirme également que la manière dont les autorités congolaises interprètent et communiquent le contenu de la Déclaration de Principes récemment signée est un signal préoccupant quant à leur volonté réelle de faire avancer le processus de paix.
« Déjà, la manière dont les autorités expliquent le contenu des accords signés dernièrement laisse à croire qu’elles ne sont pas prêtes à dire la vérité au peuple congolais,Alors que tous nos propos doivent concourir à la vérité », a ajouté Mbonimpa.
Sur la question de la restauration de l’autorité de l’État, l’AFC-M23 insiste sur le fait qu’elle ne doit pas se limiter aux zones en conflit mais s’appliquer à toute la République, avec, selon eux, une nouvelle vision politique fondée sur le fédéralisme et dirigée par de « nouveaux patriotes >> C’est un point qui sera traité à la fin des accords et l’AFC-M23 sera l’acteur principal, a souligné Benjamin Mbonimpa.
Malgré les avancées diplomatiques observées ces dernières semaines, notamment la signature de la Déclaration de Principes saluée par plusieurs partenaires internationaux, le climat de méfiance persiste. L’AFC-M23 rappelle que les sanctions ciblant certains de ses cadres restent en vigueur, freinant, selon eux, la confiance nécessaire à un dialogue sincère.
Il est à noter que le Qatar, pays médiateur dans ce processus de paix, continue de financer les frais de transport et de séjour des délégations, mais l’incertitude plane désormais sur la tenue de la prochaine session des discussions, la cinquième, initialement attendue dans les semaines à venir.
Ce nouveau tournant met en lumière la fragilité du processus de paix en cours et les défis majeurs à surmonter pour parvenir à une solution durable dans l’Est de la RDC.
Marasi Bénédicte Zoé
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