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Nord-Kivu : Vers la fin du conflit interne à l’Hôpital Général de référence de Lubero, le Gouverneur Somo joue au sapeur-pompier

Nord-Kivu : Vers la fin du conflit interne à l’Hôpital Général de référence de Lubero, le Gouverneur Somo joue au sapeur-pompier

C’est un conflit intra structure qui secoue l’hôpital général de référence de Lubero depuis 2019. Une crise de confiance entre certains agents et le comité directoire. Il s’agit ici, du Médecin Directeur Katungu Léocady et de son Administrateur gestionnaire (AGIS) Muhindo Fabrice, désavoués par certains membres du personnel.

« A l’entendre, c’est un petit conflit à résoudre mais avec des aspects complexes. Depuis 2019, les protagonistes ont du mal à s’entendre car ils ont laissé leurs intérêts personnels passés au détriment des intérêts généraux de l’hôpital », analyse un cadre de la zone de santé de Lubero qui rappelle « qu’il ne s’agit pas d’un conflit opposant l’hôpital à la zone de santé. Mais plutôt d’une mésentente interne au sein de l’hôpital et la zone de santé a tenté plusieurs fois reconcilier les protagonistes ».

Certains membres du personnel jugent arrogant le comité directoire, l’accusant même de se livrer au détournement.

« Ils ne respectent pas les membres du personnel, ils installent une gestion caporaliste où le personnel n’a pas droit à revendiquer ou même à poser des questions sur le fonctionnement de la structure. Nous détenons des preuves sur des cas de détournement. », a révélé Faustin Sivirwa, Chef du Personnel au sein de cet hôpital.

Plusieurs fois, les protagonistes ont été entendus par la division provinciale de la santé (DPS) et des enquêtes ont été menées à l’hôpital sur ces allégations.

« Je crois que le problème de l’hôpital est simple. Le fait que l’orgueil s’installe dans la gestion fait penser au détournement. Le fait que l’administrateur gestionnaire n’arrive pas à parler poliment avec le reste du personnel fait penser qu’il cache quelque chose. La bonne solution serait de faire partir soit l’Administrateur gestionnaire soit le médecin directeur voire les deux », propose un ancien cadre de cet hôpital.

Pourtant, la division provinciale de la santé (DPS) avait déjà notifié les incriminés sur leur mutation sans pour autant procéder par l’application.

« Il y a toute une procédure pour faire muter un agent de la santé. C’est vrai que la DPS avait notifié le Dr Léocady et l’AGIS Fabrice Makasi sans pour autant organiser la relève ni même la remise et reprise. Ils ne peuvent pas partir et laisser l’hôpital vide. L’administration ne fonctionne pas comme ça. Ils attendent toujours que la DPS organise la relève et c’est ce retard dans l’application de la mutation qui fait persister la grogne à l’hôpital », explique notre analyste et cadre de la zone de santé de Lubero.

Le Gouverneur Militaire s’y implique et rassure que la solution durable est envisagée.

« On avait ce problème qui secouait l’hôpital général de référence de Lubero, nous venons de trouver une solution. J’ai entendu les protagonistes et des mesures idoines pour faire respecter l’ordre seront prises dès mon retour à Beni », a lancé dans la foulée, le Général-Major Eva Somo lors de son séjour le 19 Août à Lubero.

Les incriminés n’ont pas réagi face aux différentes accusations et disent « attendre les solutions envisagées par l’autorité provinciale ».

Mais pour la bande accusatrice, « ce que nous attendons du Gouverneur c’est de faire appliquer la notification de mutation de la DPS. C’est ça la bonne solution. Sans cela, la grogne va persister à l’hôpital. On avait projeté la grève d’ici Vendredi mais nous l’avons suspendu en attendant la décision envisagée par le Gouverneur de Province. »

Certains observateurs pensent que la mutation n’est pas une solution durable. Ils proposent à l’autorité provinciale de trouver un terrain d’attente car le comité incriminé a réussi à réaliser quelques projets de modernisation de l’hôpital.

« Le départ de l’un ou de l’autre n’est pas une solution. Dr Leocady et Fabrice Makasi ont fait ce que d’autres prédécesseurs n’avaient pas fait. La construction d’un bloc moderne à l’Hôpital sur fonds propres. L’amélioration de la prime des agents, la régularisation des congés de travail et la mobilisation des partenaires qui ont construit d’autres pavillons à l’instar de la maternité moderne qui sera bientôt équipée. Depuis 1925, l’hôpital est abandonné par l’État congolais et tous ceux qui y sont passés n’ont pas eu le réflexe d’entreprendre de tels projets. Il y a aussi la haine derrière cette agitation à l’hôpital. Le Gouverneur doit trouver une solution adaptée en juste milieu en misant sur des gens capables de se soucier du développement de l’hôpital. », a révélé un agent de l’hôpital qui n’a pas voulu dire son nom.

La population de Lubero reste impatiente de la solution envisagée par l’autorité provinciale qui pourra mettre fin aux mésententes au sein de l’hôpital général de référence de Lubero qui ne profitent pas aux patients.

Asaph LITIMIRE


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