« Umoja » en français « l’Unité », c’est la nouvelle chanson, alors première produite par les artistes réunis au sein du ballet culturel Nord-Bwito, Sud-Lubero et Ikobo. Grâce à l’accompagnement du projet Muda wa Amani, ces artistes ont lancé cette production dans le cadre de contribuer aux efforts de paix et de développement dans leur zone.
« C’est une chanson chantée simultanément en 8 langues traditionnelles, officielles et internationales dont le Kiswahili, le lingala, le français, l’anglais, le Kinande, le Kihunde, le Kinyabwisha et le Kikumbule. Des langues parlées dans la province du Nord-Kivu pour essayer de faire passer le message à toutes les couches de la population », fait savoir Asaph LITIMIRE, Directeur du ballet culturel.
Avec la juxtaposition des 3 rythmes musicales dont le reggae, l’ARN-B et folk, la chanson « Umoja », prêche l’unité : le vivre ensemble, la cohésion sociale des communautés et la participation de la femme aux efforts de paix et de développement.
« Les 3 rythmes contenus dans la chanson sont beaucoup appréciés dans la zone. Le reggae est souvent considéré comme une révolution, l’ARN-B prend un grand nombre de la nouvelle génération mais aussi le folk pour réveiller les astuces de paix de la tradition. Nous avons recouru à ces rythmes pour parler de la paix et le vivre ensemble ; pour parler de la femme, sa capacité à contribuer pour le relèvement socio-économique des communautés, pour interpeler les décideurs à prendre des mesures favorisant le vivre ensemble pour le développement de la région », précise Asaph LITIMIRE.
La province du Nord-Kivu est confrontée aux conflits armés qui déchirent depuis plus de deux décennies, les liens socio-économique et culturels des communautés. L’instrumentation a fait germer des conflits communautaires qui bloquent le décollage de plusieurs entités. Dans ce contexte, la chanson Umoja trouve sa place.
« Cette chanson est un vrai message d’éveil et d’interpellation. Nous la mettons à la disposition du public pour qu’il prenne des engagements fermes sur la nécessité de promouvoir la paix et le vivre ensemble. Sur la nécessité de promouvoir le développement. C’est une contribution des artistes issus même des zones déchirées par diverses conflits », indique le directeur du ballet culturel.
Quid du ballet culturel : interview avec Asaph LITIMIRE
Quel est l’objectif du ballet culturel ?
« le ballet culturel est lui même un exemple positif à suivre. Il regorge à son sein 50 artistes musiciens, des acteurs du théâtre, des comédiens, des danseurs, des slameurs de la zone Sud-Lubero, Nord-Bwito et Ikobo. L’objectif est d’unir les artistes des différentes communautés pour parler un même langage, pour parler de la paix et le développement. C’est un exemple que la communauté doit suivre. Comme l’indique le nom de la chanson, ces artistes s’unissent car ils ont compris que l’inter-culturalité est une opportunité pour la paix, est une opportunité pour le développement ».
Pourquoi le ballet culturel ?
« Un ballet culturel on peut dire que c’est une synergie d’artistes. L’idée est venue d’une formation que le projet Muda wa Amani a organisée en décembre 2022. Cette formation a réuni les artistes et les journalistes pendant 4 jours sur la nécessité de véhiculer un message de paix. Le projet Muda wa Amani est exécuté exactement dans le Sud-Lubero, Nord-Bwito et Ikobo par 3 organisations dont Heks Eper, AAP et ASP avec l’appui du Fonds de cohérence pour la stabilisation. C’est grâce à ce projet que nous avons réuni les artistes dans le ballet culturel ».
Et qu’elles sont les activités réalisées par ce ballet ?
« Nous réunissons les artistes dans des ateliers pour leurs outiller des notions sur la paix, des notions sur le genre, afin qu’ils soient d’abord l’exemple d’un changement positif au sein de la communauté mais aussi leur permettre de bien véhiculer le message. Les artistes sont des leaders d’opinion. Nous organisons des activités conviviales auprès de la communauté, des activités de résilience et au même moment de sensibilisation. Nous orientons aussi les artistes dans l’auto prise en charge en leurs accompagnant dans des petits projets d’auto financement. Le ballet culturel vend également l’image de ces artistes auprès du monde afin de réécrire la région du Nord-Kivu sur base des mythes porteurs d’espoir où l’acceptation culturelle est une force inépuisable pour booster le développement ».
Le ballet culturel Nord-Bwito, Sud-Lubero et Ikobo appelle au soutien des autorités et d’autres acteurs de paix pour que la flamme culturelle allumée soit portée plus loin et que les talents des jeunes, anciennement recrutés dans des entreprises de violence soient utilisés au service de la paix.
« Depuis Décembre 2022, le projet Muda wa Amani collabore avec nous dans la réalisation des activités conviviales. Mais ce projet est limité. Voilà pourquoi, nous lançons un appel de soutien au gouvernement congolais et à ses partenaires nationaux et internationaux. Nous avons plusieurs défis pour réaliser nos activités et sans accompagnement, nous ne pouvons pas y arriver. Ce soutien doit être technique et financier mais aussi moral », a-t-il appelé.
Le ballet culturel Nord-Bwito, Sud-Lubero et Ikobo se fixe l’objectif d’atteindre le cap d’un million de personnes touchées par la chanson « Umoja ». Possible car la chanson est ici gratuitement et sur la chaîne Youtube MalivikaTv.
La Rédaction
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