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Nord-Kivu : Plus de 100 journalistes déplacés à Goma plaident pour une prise en charge étatique

Une centaine de journalistes déplacés de Rutshuru-Masisi-Lubero-Nyiragongo-Walikale plaident pour une prise en charge des autorités étatiques et d’autres organisations du secteur médiatique deux ans après leur fuite, a appris ce lundi, la République de source corporative à Goma, Est de la République démocratique du Congo.

« Nous traversons une situation sans précédent. Je fais partie des premiers journalistes à avoir fui le territoire de Rutshuru en date du 04 novembre 2022, dans des conditions inimaginables. Ici jusque-là nous étions une quarantaine mais aujourd’hui nous sommes une centaine après la fuite de nos confrères et consœurs de Walikale, Masisi et une partie de Lubero. Nous sollicitons une assistance de l’Etat et autres bailleurs privés », a expliqué Justin Bizimana, coordonnateur de journalistes déplaces de guerre ayant trouvé asile en ville de Goma.

Certains d’entre ces confrères sont dans les camps pendant que d’autres vivent dans des familles d’accueil ne maîtrisant pas bien les rouages de la ville de Goma, ils éprouvent des problèmes liés au manque de matériels de travail du journaliste.

« j’ai quitté la chefferie de Bwito, dans le territoire de Rusthuru, passer par Nyakakoma, Kibirizi puis Masisi avant de rejoindre la ville de Goma. Le travail en ville est difficile et moins rentable en termes de revenus. Chez nous à Rutshuru, nous avons les champs qui nous nourrissent mais à Goma pas de champs comment allons-nous vivre ? Nous avons perdu nos matériels de travail en fuyant la guerre donc difficile de travailler en ville. Ici, nous sommes dans l’incertitude car ne connaissant pas à quand la fin de la guerre pour rejoindre nos milieux respectifs», s’est, pour sa part, inquiété Mme Chantal Kahashi.

Toutefois un effort est fourni par l’UNPC/Nord-Kivu dans l’encadrement des journalistes déplacés mais un accompagnement de l’État s’avère nécessaire, a expliqué la présidente de cette structure d’autorégulation des journalistes en province du Nord-Kivu.

«Nous avons créé une synergie de production des émissions et journaux par ces journalistes intitulée Sauti ya wahami=la voix des déplacés. Ici, les journalistes reçoivent des piges par production avec l’appui de l’ONG La Bénévolencia, Coopération Suisse et RSF des ateliers de remise à niveau mais ces derniers temps avec l’arrivée d’une nouvelle vague des journalistes déplacés, cela pose problème sur le plan financier. Voilà pourquoi nous lançons en cette journée commémorative de deux ans depuis le déplacement, un appel à l’aide du Gouvernement et aux ONG pour leur prise en charge», a expliqué Mme Rosalie Zawadi, présidente de l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC/section du Nord-Kivu.

C’est depuis le 07 novembre 2021 que les hostilités avaient éclaté dans les collines de Chanzu, Runyonyi et Mbuzi, des localités du territoire de Rutshuru entre l’armée congolaise et la coalition M23/RDF. Mais c’est le 27 octobre 2022 que cette guerre avait pris une autre tournure quand les assaillants avaient occupé la cité de Kiwanja poussant les journalistes prendre refuge au camps de la Monusco. C’est le 04 novembre 2022 que certains journalistes seront évacués sur Goma par un hélicoptère de cette mission onusienne en RDC.

Valéry Mukosasenge


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