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Nord-Kivu : L’organisation Audi-Congo alerte sur « la situation inquiétante » que traverse la femme et la fille depuis la résurgence de la rébellion du M23

La résurgence de la rébellion du M23 en Mars 2022 a créé une situation humanitaire catastrophique dans la province du Nord-Kivu surtout dans la partie Sud. Plus d’un million de populations des territoires de Rutshuru et Nyiragongo se sont déplacées, fuyant l’avancée des rebelles. La crise humanitaire se couple à la situation de la protection de la femme, la fille et de l’enfant, premières victimes des conflits armés, note l’organisation Actions Unies pour le Développement Intégral en République Démocratique du Congo « AUDI-Congo » en sigle.

« WAKE UP NORD-KIVU », est le nom du bulletin mensuel d’information sur la situation de la femme et de la fille en province, produit par AUDI-CONGO. Dans son numéro de Juin 2023, elle alerte sur la situation « inquiétante de la protection de la femme, la fille et de l’enfant » depuis le déclenchement des hostilités entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise.

« La crise humanitaire catastrophique observée dans les camps de déplacés aux alentours de Goma expose les filles, les femmes et les enfants. Le besoin des premières nécessités étant physiologique dont quoi se nourrir et se vêtir, exposent les femmes et les filles à la prostitution dans les camps des déplacés. Les données recueillies auprès des structures sanitaires font étant de 3 à 5 cas de viol et violence sexuelle par semaine dans le territoire de Nyiragongo et Rutshuru », révèle ce rapport.

AUDI-Congo parle également des mariages forcés signalés dans le territoire de Nyiragongo.

« Le phénomène Rendeza, est une autre forme de violence sexuelle qui bat son plein record dans le territoire de Nyiragongo. Il s’agit d’un mariage précoce des jeunes filles de plus ou moins 18ans, emportées par les biens matériels ou même de l’argent et forcées d’épouser les hommes plus âgés. Nos points focaux ont rapporté ce cas pour ce mois de Juin », renseigne AUDI-CONGO.

Ces formes de violences sexuelles mettent à mal la situation de la protection de la femme et de la fille en province du Nord-Kivu. Selon le même rapport, les femmes et filles sont exposées à plusieurs problèmes dans des familles d’accueil à Kanyabayonga au sud de Lubero, milieu de refuge et même celles qui sont restées dans les villages occupés par les rebelles comme à Rutshuru et Masisi.

« Les familles sont restées dans leurs villages tombés sous les rebelles et les femmes ne savent plus aller au champ. Conséquences, le sexe devient leurs moyens de survie. Même celles qui ont fui dans des familles d’accueil à Kanyabayonga et et à Masisi, elles sont devenues la proie facile des hommes. Ce qui préoccupe encore plus, c’est la fermeture des routes principales telles que Goma-Butembo, Goma-Masisi-Walikale. La crise économique bat son plein record et renforce les violences dans la province », s’inquiète Florence Mwenge Coordinatrice de AUDI-Congo.

Malgré qu’AUDI-Congo mène des sensibilisations pour lutter contre les formes de Violences sexuelles basées sur le genre (VBG), elle se dit être limitée car l’assistance et la prise en charge des cas doivent couvrir un packet holistique important.

« Il est difficile de poursuivre la sensibilisation si les besoins alimentaires et sanitaires ne sont pas couverts. Les déplacés et même les familles d’accueil ont besoin d’une assistance. D’où, le packet doit être complémentaires. Pour la prise en charge des cas des VBG, ça nécessite un accompagnement holistique dont la prise en charge psychologique, économique, sanitaire et voire même juridique. Mais cela doit être possible si les besoins alimentaires sont répondus. Les gens au faim et ne n’écoutent pas nos sensibilisations », fait savoir Florence Mwenge.

Elle appelle la communauté humanitaire nationale et internationale à faire de cette question une priorité. En mobilisant les moyens nécessaires pour répondre efficacement à la crise humanitaire qui affecte la femme, la fille et l’enfant en province du Nord-Kivu.

Dans le sud de Lubero et aux enlentours de Goma, quelques interventions humanitaires à l’endroit des déplacés sont visibles mais qui sont loin de répondre aux attentes sur terrain.

Asaph LITIMIRE


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