Reconnaissante des efforts fournis par son organisation à travers les composantes WASH et CACH des programmes d’urgences, la directrice Nationale de l’ONG Mercy Corps, Émilie Vonck pense que beaucoup reste à faire pour satisfaire les besoins fondamentaux immédiats des nécessiteux afin qu’ils se remettent du choc et qu’ils puissent accroître la résilience en ituri, au Sud et au Nord-Kivu.
Au cours d’un point de presse organisé à Goma sur l’impact des interventions d’urgence de Mercy Corps sur les populations affectées à l’Est de la RDC, Emilie Vonck évoque les conséquences humaines de la résurgence des combats entre groupes armées qui ont provoqué depuis mars, la fuite de plus de 521 000 personnes, ce qui conduit à un total de 2,2 millions des personnes déplacés au Nord-Kivu.
Les défis majeurs
Se référant au plan de la réponse humanitaire 2023 en RDC, la directrice Nationale de Mercy rappelle que les interventions humanitaires ne répondent pas à grande échelle aux besoins exprimés.
« En termes des défis vous savez que le plan d’intervention humanitaire en cours en RDC n’est financé qu’à hauteur de plus au moins 40 %. On est constamment à la recherche des financements additionnels car les fonds que nous recevons sont habituellement d’une durée d’un à deux ans d’intervention » dit-elle.
« A cela s’ajoute d’autres difficultés d’ordre sécuritaires qui nous empêchent d’accéder aux personnes affectées par les crises et vient ensuite le problème des infrastructures routières qui ne sont pas opérationnelles en période de pluie… » A-t-elle soutenu.
En dépit de tous ces freins à l’assistance de Mercy Corps, il est à noter qu’entre octobre 2022 et Septembre 2023, l’ONG américaine a pu organiser 35 interventions d’urgences dans trois provinces précitées pour un total de 720 105 personnes bénéficiaires du transfert monétaire et des interventions WASH.
Le cash soulage-t-il les souffrances des nécessiteux ?
Dans sa stratégie de relèvement précoce, Mercy Corps fait participer 800 personnes au service financier et encadre 40 associations villageoises d’épargne et de crédit dans les communautés d’accueil.
Selon le gestionnaire des Subventions d’urgence de cette organisation Benjamin Metre, rien ne se fait au hasard. Une étude du marché est faite avant le transfert, un accompagnement pendant l’utilisation du fonds transféré ou des biens distribués et une évaluation post distribution est conduite après l’assistance.
« Pour l’instant notre budget annuel en urgence est évalué autour de 20 millions de dollars américains, que nous obtenons de la part de nos bailleurs qui sont : USAID, UE et le gouvernement Britannique, à travers FCDO pour un package de 173$ par ménage. Une somme flexible selon la taille du ménage. Les communautés participent à l’identification de leurs propres besoins avant notre intervention. Nous les sensibilisons sur l’utilisation de ce fonds pour ne pas créer des scènes de ménages en organisant des foires ou des distributions directes dans le but ultime de traduire notre assistance monétaire en bien matériels » explique le gestionnaire des Grants.
A ce sujet, la directrice Nationale a insisté sur l’indépendance des bénéficiaires dans l’expression des besoins fondamentaux qui sont les leurs.
Réponse WASH inefficace dans la zone de Goma et ses périphéries
Dans le cadre du consortium SAFER dont Mercy Corps tient le lead, l’une des organisations membre s’était retiré dans les camps de déplacés à Nyiragongo. A la question de savoir sa réponse face aux plaintes de ces bénéficiaires, Buchike Shukuru Lucien, Gestionnaire de la composante WASH d’urgences a affirmé que Mercy Corps a doublé la mise pour couvrir le gap.
« Après le désengagement de notre partenaire, à Kanyaruchinya nous sommes passé de 40 à 80 mètre- cubes par jour » dit-il avec assurance.
Quant à l’épineuse question des acquis du projet IMAGINE dont les infrastructures ont été mise en place mais la population de Goma ne voit pas l’eau sortir de certains robinets, Mme Émilie a d’un ton ferme rappelé à l’assistance que les acquis du projet ont été remis officiellement à la province du Nord-Kivu depuis Mars 2021.
Thierry KAYANDI
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