Le passage à la nouvelle année a été célébré différemment dans le territoire de Lubero. Si à Lubero-centre, chef-lieu du territoire, il y a eu quelques caravanes à 00 heures ce 1er Janvier 2025, dans d’autres agglomérations telles qu’au sud du territoire (Nord-Kivu), il n’a pas été le cas.
« Nous ne pouvons pas sortir. Ces gens [M23 : ndlr] n’aiment pas les bruits. Nous sommes habitués à rester dehors pour le réveillon. Mais voici cette année nous ne le faisons pas », confie un habitant de Kayna.
En effet, depuis juin 2024, les éléments du mouvement du 23 Mars investissent partiellement le sud du territoire de Lubero dont les grandes agglomérations de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba.
« Pendant Noël et Bonne année, nous restons tard dans la nuit en train de jouer avec nos amis chez nous à Alimbongo. C’est une soirée de pleine lune. Je ne sais pas où ils sont [amis (es) : ndlr] partis. Nous avons fui et chacun a pris sa destination. Certains sont ici à Lubero-centre mais les voir c’est tout à fait difficile », explique Kavugho Ghislaine, cette enfant déplacée (16ans) venue d’Alimbongo.
Alimbongo, cette grande agglomération située au centre du territoire de Lubero se trouve à plus de 50 km au sud de Lubero-centre. Il est passé sous occupation M23 il y a de cela 3 semaines.
« Nous avons tout arrêté, les études surtout. Nous ne pensons pas passer les festivités de fin d’année ici à Lubero-centre. Nos parents ne nous ont rien acheté, pas d’habit ni même soulier pour la fête. Nous n’avons rien pour fêter ici en déplacement. Nous dormons à l’extérieur dans cette véranda. C’est la pire fête de fin d’année que nous venons de vivre. », se désole Tshombé Emery, 15 ans, venu aussi d’Alimbongo.
Sa sœur, Angeline Tshombé, 12 ans, en a marre de la guerre. Elle formule le vœu de voir le Président de la République mettre fin à cette situation.
« Je prie notre Président, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, papa, regarde comment nous souffrons. Nous formulons le vœu de voir la guerre prendre fin afin de rentrer chez nous. Nous sommes encore des enfants et nous ne méritons pas de vivre ça. »
Dans la partie orientale de la RDC, la guerre a arraché le bonheur de plus d’un million de personnes en situation de déplacement depuis mi-2021 au Nord-Kivu. Déjà déchiré par plusieurs crises depuis plus de trois décennies, la résurgence de la rébellion du M23 a amplifié encore la situation sécuritaire et humanitaire dans la région.
Asaph LITIMIRE
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