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Lubero : « Nous ne savons pas l’importance du ministère de la culture et des arts pourtant aujourd’hui sa détentrice est de chez nous. La musique locale et d’autres œuvres artistiques peinent à décoller », Artiste musicien Emma Siwa

Le territoire de Lubero au Nord-Kivu regorge plusieurs potentialités. L’agriculture et l’élevage, les ressources halieutiques du Lac Édouard et des rivières, des ressources minières et gazières, la faune et la flore du Parc National des Virunga mais aussi l’art musical et sportif.

Pourtant, les deux dernières potentielles sont moins connues du public. Dans le sport, le territoire de Lubero a représenté la province du Nord-Kivu à la 56e édition de la coupe du Congo et sorti demi-finaliste grâce à Lubero sport. Quid de la Musique ?

Cette question était au centre d’un échange entre l’artiste Emmanuel Siwahalisi dit « Emma Siwa » et le groupe de presse la République.net. Celui-ci évoque plusieurs défis qui freinent l’éclosion des artistes musiciens du territoire de Lubero.

« Les jeunes artistes de Lubero sont confrontés au manque de moyens. Pour faire sortir une œuvre, il faut des moyens conséquents et c’est difficile d’en avoir ici à Lubero. Nous n’avons pas de sponsoring », fait savoir Emmanuel Siwa.

Cette difficulté s’ajoute à l’absence d’une politique locale et nationale pour booster les œuvres musicales de Lubero.

« Que ça soit au niveau local et national, il n’y a pas une politique pour promouvoir les artistes de Lubero. Et pourtant nous avons un service de la culture et arts et un ministère dont cette fois si, sa détentrice est une fille originaire de notre zone. Mais nous en territoire de Lubero, on ne voit pas son implication pour faire aussi émerger la musique de Lubero. A cela s’ajoute, la population locale qui a du mal à consommer nos œuvres. Le service de la culture et arts du territoire devraient mettre une politique pour l’artiste musicien local ne vivent que de ses œuvres. Mais par quelle maggie », s’exclame le président de Yira Ishango.

Emmanuel Siwa est un artiste musicien du reggae, photographe et décorateur. Il détient aussi un studio de production et de location des instruments musicaux. Tenancier d’un mini hôtel, il organise des séances de Karaoké mais les gens participent moins.

« Ici on organise un petit concert de Karaoké pour attirer la population mais c’est difficile d’avoir même 50 personnes. On peut aussi dire que la culture de la musique n’est pas encrée dans la population. On invite même les artistes de loin mais ça ne marche pas. Moi j’ai un studio et presque tous les matériels de production mais je n’évolue pas, imagine celui qui n’a rien », dixit-il.

L’année 2023, Emmanuel Siwa s’est produit dans des petits shows et invité dans quelques concerts de publicité. Mais ces productions ne payent pas selon lui. Il évoque le musulement de la liberté d’expression surtout pour les artistes révolutionnaires.

Emmanuel Siwa dit, appelle la ministre de la culture et des arts de jeter un regard sur les œuvres musicales et artistiques réalisées en territoire de Lubero. Elle l’appelle à valoriser cette musique comme elle le fait déjà dans d’autres siens en organisant « des ateliers de formation et des festivals de musique pour primer celui ou celle qui se distingue. La ministre Furaha Cathy Katungu doit étendre la politique nationale de la valorisation de la musique et d’autres arts dans des zones rurales », poursuit le président de l’orchestre Yira Ishango.

Il encourage aussi les jeunes artistes à ne pas baisser les bras mais à affronter tous les maux pour faire valoir la musique locale.

Trésor Wayitsomaya


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