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Goma : La mission d’appui de la Banque réfléchit sur la construction d’un marché transfrontalier dans le cadre du Projet PFCIGL

Du 5 au 10 août 2024, une mission d’appui de la Banque mondiale a séjourné à Goma dans le cadre du Projet de Facilitation du Commerce et Intégration dans la Région des Grands Lacs. Conduite par son chef de Projet, PFCIGL à la Banque mondiale, Magueye Dia, la mission avait pour but de travailler sur l’appui que la Banque mondiale peut apporter aux femmes vendeuses des souliers usagés du marché de la liberté connue sous le nom de Kanisa Lamungu réunie dans l’association Mouvement des vendeurs des souliers usagés de Goma, MUVESUG en sigle.

Deux autres spécialistes de la Banque mondiale en commerce et accès au crédit, Nadia Nintunze et Alphonsus Achomuma , ont accompagné Monsieur Magueye Dia dans cette importante mission.
Il s’agit d’un appui notamment en matière de construction d’un marché public ouvert à toutes les femmes pas seulement celles de Muvesug, de l’organisation et structuration de l’association ; d’accès au financement.

L’appui des autorités locales

Magueye Dia a rencontré le gouverneur de Province du Nord Kivu , Peter Chirimwami, pour lui présenter des civilités et réfléchir sur l’opportunité de réaliser ce marché moderne. «Construire un marché moderne pour ces femmes à Goma est une promesse de la vice présidente de la Banque mondiale, Victoria Kakwa en septembre 2023. Un groupe de femmes, à leur tète Madame Céline Baeni , a bloqué la route au cortège de la vice présidente sur la rue appelée Virunga. Descendant de son véhicule pour leur parler, ces femmes vulnérables qui subissent depuis prés de 30 ans les affres de la guerre et des conflits armés dans l’Est de la RDC n’ont pas mendié devant la vice présidente. Elles ont plutôt demandé un marché digne de ce nom répondant standards modernes et un capital pour exercer leur activité de vente des souliers. Voilà pourquoi la vice présidente tient à ce projet  » souligne Magueye Dia. La Banque mondiale acheté déjà qui va abriter ce marché dans la ville de Goma. Actuellement, elles sont locataires de l’espace d’un privé.

Très attentif et très ouvert d’esprit, le Gouverneur de Province a reconnu l’importance de ce projet et promis l’accompagnement de son gouvernement provincial : «Mais, je vous demande de faire un marché inclusif pour toutes les vendeuses des souliers. Car à Goma, à part MUVESUG, il y a 4 autres associations des femmes qui font le même métier.»

Magueye Dia a promis que le marché sera un marché public et accueillera toutes les commerçantes.
Le maire de la ville, les chefs des divisions et tant d’autres autorités politiques et administratives ont validé la pertinence de ce projet en faveur des femmes.

L’accès au crédit

Lors des consultations, l’équipe de la Banque mondiale a non seulement reçu les femmes de la MUVESUG mais également les commerçantes de toutes les 4 autres associations des vendeuses des souliers usagés. «Je suis très contente que la Banque mondiale tient à réaliser sa promesse. Beaucoup d’autres sont passés sans réaliser. Là, nous voyons déjà un terrain acheté que nous avons choisi nous-mêmes Toutes les femmes auront accès ce marché. Nous attendons maintenant la construction du marché et l’appui en capital », explique larmoyante Céline Baeni, la présidente de la MUVESUG.

De nombreuses commerçantes, membres de cette association, sont veuves, femmes des militaires, déplacées des guerres qui vivent dans la précarité. Vendre des souliers usagers est pour elles un moyen de se procurer un peu d’argent pour nourrir, scolariser,soigner,loger…. leurs enfants. L’association MUVESUG est composée de 749 membres dont environ 91% sont constitués par des femmes, jeunes filles et filles mères, et 9% par d’ hommes.
L’équipe de la Banque a organisé des réunions et consultations avec les femmes commerçantes pour faire un diagnostic interne de la MUVESUG, un diagnostic externe du marché de la vente des souliers usagés à Goma, les attentes des membres, la structure juridique de la MUVESUG…. »Toutes ces analyses visent à définir un modèle économique viable pour une réussite totale de ce projet » souligne Nadia Nintunze. Ils ont échangé avec les sociétés de microfinance, les incubateurs des PME et d’autres ONGS pour trouver un modèle adéquat d’assistance technique globale à ces femmes.
Les vendeuses souhaitent que le nouveau marché renferme de nombreux services comme des dépôts pour la conservation des marchandises ; les étalages viables en maçonnerie ou béton armé ; des boutiques ou magasins de vente ; des sanitaires viables ; de l’eau potable ;de l’électricité ; une infirmerie d’urgence du marché ; des bureaux pour les administratifs du marché, une garderie pour enfants, une cordonnerie, des maisons de couture, des restaurants, des services financiers….
Bref, un marché moderne interconnecté.

Pépé Mikwa


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