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Est de la RDC : l’AFC-M23 contre-attaque et accuse Kinshasa de « sabotage délibéré » de l’aéroport de Goma

Lors d’un point de presse tenu ce jeudi à Goma, le mouvement politico-militaire AFC-M23 a livré une position particulièrement offensive au sujet de la polémique entourant la réouverture de l’aéroport international de Goma. Cette sortie médiatique intervient après les déclarations du président français Emmanuel Macron évoquant une possible reprise des vols humanitaires vers la ville.

Un cadre du mouvement, répondant aux questions des journalistes, a mêlé critiques des organisations humanitaires, accusations directes contre Kinshasa et considérations sécuritaires pour expliquer la persistance du blocage.

“Le plaidoyer humanitaire est d’abord financier”

Interrogé sur la réaction du mouvement aux propos d’Emmanuel Macron, le responsable de l’AFC-M23 a affirmé que les appels internationaux à rouvrir l’aéroport ne seraient pas d’abord dictés par des motivations humanitaires :

« Les humanitaires se sont enrichis sur le dos des populations. Maintenant qu’il n’y a plus de camps de déplacés à Goma, ils n’ont plus rien à faire. Leur plaidoyer vise surtout à garantir des financements pour l’an prochain. Ils cherchent à justifier leurs budgets. »

Une déclaration qui rompt nettement avec le discours traditionnellement associé aux ONG présentes dans la région.

“L’aéroport est un enjeu politique, sécuritaire et stratégique”

L’AFC-M23 soutient que la situation actuelle ne peut être réduite à un simple problème d’infrastructures :

« L’aéroport de Goma n’est pas un dossier technique. C’est une question politique, sécuritaire et stratégique. On ne peut pas l’ouvrir n’importe comment. »

Le mouvement accuse Kinshasa d’être incapable d’assurer la sécurité dans les zones sous son contrôle et de violer à répétition le cessez-le-feu :

« Nous ne pouvons pas prendre le risque de voir Kinshasa utiliser la réouverture comme prétexte pour lancer une attaque. »

Accusations de sabotage lors de la prise de Goma

Le cadre interrogé insiste : selon lui, l’aéroport a été délibérément détruit par des forces alignées sur Kinshasa lors de la perte de Goma :

« Ces forces ont saboté la piste d’atterrissage, endommagé les tours de contrôle et laissé des mines antipersonnel dans l’enceinte de l’aéroport. »

L’AFC-M23 affirme ainsi que la crise actuelle découle directement de choix militaires de Kinshasa :

« Si l’aéroport est dans cet état, c’est parce que Kinshasa et ses alliés ont préféré détruire plutôt que se retirer. »

Pour une réouverture sous garanties vérifiables

Le mouvement assure ne pas s’opposer à une réouverture, mais exige un cadre strict, comprenant :

un déminage complet,

une évaluation indépendante des dégâts,

un mécanisme de garantie sécuritaire neutre et vérifiable,

la confirmation du respect du cessez-le-feu.

« Nous n’allons pas ouvrir l’aéroport sans garanties. La sécurité de la population est non négociable. »

À ce stade, aucune date n’a été avancée, et la situation reste marquée par la méfiance, l’incertitude et l’absence de consensus entre les parties prenantes.

Par Marasi Bénédicte Zoé | Groupe de Presse La République


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