La ville de Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu, s’est réveillée ce lundi 13 octobre 2025 dans une atmosphère électrique. Dès les premières heures de la matinée, de nombreux jeunes, issus de plusieurs groupes de pression, ont envahi les principales artères pour exprimer leur ras-le-bol face à la recrudescence de l’insécurité qui endeuille la région depuis plusieurs semaines.
Dans plusieurs quartiers du centre-ville, notamment à Matonge (rue Sivirwa), Melepe (rue Jumlani), Ngongolio et Kasanga-Tuha, des barricades ont été érigées à l’aide de pierres, de pneus enflammés et de troncs d’arbres. La circulation a été complètement paralysée, tandis que des détonations sporadiques ont été entendues dans certains coins de la ville.
Des témoins rapportent la présence d’hommes armés dans les zones dites « rouges », où des affrontements ponctuels ont opposé les forces de l’ordre aux jeunes manifestants déterminés à faire entendre leur voix.
« Nous en avons assez des tueries et de l’insécurité. Chaque jour, on enterre des innocents pendant que les autorités gardent le silence », a lancé un manifestant rencontré à Matonge.
D’importants dégâts matériels ont été enregistrés : un poteau électrique de l’ENK a été incendié, plusieurs étalages détruits, et des stations de vente de carburant ont été ciblées par des actes de vandalisme. Des tas de déchets ont également été déversés sur la chaussée, accentuant le désordre ambiant.
En début d’après-midi, la situation demeurait tendue, mais relativement sous contrôle. Les forces de sécurité ont été déployées dans les points névralgiques de la ville pour tenter de rétablir le calme.
Les autorités locales appellent à l’apaisement, tandis que la population attend toujours des mesures concrètes et durables pour mettre fin à l’insécurité chronique dans cette partie du Nord-Kivu.
Valéry Mukosasenge
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