Mike Tyson à Kinshasa : sur les traces du “Combat du Siècle”

Cinquante ans après Ali et Foreman, la capitale congolaise s’apprête à revivre sa légende.
Kinshasa retrouve son souffle mythique. Cinquante ans après avoir accueilli le légendaire affrontement entre Mohamed Ali et George Foreman, la capitale congolaise se prépare à célébrer, en grande pompe, le cinquantenaire du “Combat du Siècle”.

Et pour marquer l’événement, une autre icône du ring foulera le sol congolais : Mike Tyson, le “Kid Dynamite”, celui dont la carrière a redéfini la puissance, la rage et la gloire du noble art.

Le retour d’une légende sur la terre des champions

Le 17 octobre prochain, l’ancien champion du monde des poids lourds posera ses valises à Kinshasa. Sa visite, annoncée officiellement le 7 octobre par l’Agence Divo Internationale, s’inscrit dans une série d’événements placés sous la bénédiction du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

L’objectif : honorer la mémoire d’un moment fondateur de l’histoire du sport mondial et réaffirmer le rôle de la RDC comme terre d’hospitalité et de grandeur africaine.
Durant plusieurs jours, Kinshasa vibrera au rythme d’un riche programme : galas de boxe, expositions historiques, rencontres culturelles, concerts, et conférences retraçant la magie de cette nuit du 30 octobre 1974.

« Ce n’est pas seulement un anniversaire. C’est un voyage dans le temps, une manière de ranimer la flamme du sport congolais et de reconnecter notre jeunesse à ses héros », confie un responsable de l’organisation.

1974 : quand Kinshasa était le centre du monde

C’était un matin moite d’octobre, il y a un demi-siècle. Sous les projecteurs du stade du 20 Mai, alors flambant neuf, deux titans s’affrontaient : le rugissant George Foreman et l’insoumis Mohamed Ali. Sous le regard attentif de Mobutu Sese Seko, le Zaïre tout entier vibrait d’une fierté nouvelle. Le pays, encore jeune et ambitieux, voulait s’imposer comme une vitrine culturelle et politique du continent africain.

Et Ali, par son intelligence tactique, par sa grâce féline, par son courage incandescent, mit Foreman au tapis au huitième round, offrant au monde un combat devenu mythe.
Le “Rumble in the Jungle” dépassait alors la simple boxe : c’était une célébration du courage, de la dignité et du génie africain.

Tyson, héritier spirituel d’Ali

Cinquantenaire oblige, Mike Tyson, lui-même admirateur inconditionnel de Mohamed Ali, vient aujourd’hui fermer la boucle de l’histoire.
Celui que l’on surnommait “Iron Mike” a souvent raconté combien Ali fut pour lui un modèle de grandeur et de résilience. Sa présence à Kinshasa prendra donc une dimension symbolique : le disciple saluant le maître, sur la terre de son triomphe.
« Être ici, là où Ali a vaincu Foreman, c’est une émotion que je ne peux pas décrire », aurait confié Tyson, selon un proche du comité d’organisation.

Kinshasa, capitale de la mémoire et de la renaissance

Au-delà de la nostalgie, ces célébrations marquent une renaissance symbolique pour la RDC. Kinshasa, métropole foisonnante, bouillonne d’énergie créative et d’ambitions renouvelées. En accueillant Tyson et en rendant hommage à Ali, la ville entend reconnecter son passé glorieux à son avenir prometteur.
Des projets sportifs, culturels et touristiques sont déjà annoncés pour soutenir la jeunesse congolaise, promouvoir les disciplines de combat, et faire de la boxe un levier de rayonnement international.

« Le Combat du Siècle est une métaphore de la résilience. Aujourd’hui encore, il inspire tout un peuple à se battre, non plus sur un ring, mais pour le progrès et la dignité », souligne un chroniqueur sportif congolais.

Une flamme éternelle

Cinquante ans après la victoire d’Ali, Kinshasa renoue avec sa légende. Et tandis que Mike Tyson s’apprête à marcher sur les traces de son idole, la capitale congolaise se prépare à battre à nouveau le cœur du monde.
Car ici, au bord du fleuve Congo, l’histoire n’est jamais finie, elle se réinvente à chaque génération.

Valéry Mukosasenge