C’est avec une profonde consternation que Yvan Simweray, jeune leader politique originaire de Goma, a réagi depuis sa ville de refuge aux déclarations controversées du Ministre d’État au développement rural, Muhindo Nzangi Butondo. Ce dernier, dans une vidéo devenue virale sur les réseauxsociaux, aurait appelé les milices dites Wazalendo à se mobiliser contre la présence de l’ancien Président Joseph Kabila dans la ville de Goma.
Pour Yvan Simweray, cette sortie médiatique constitue un acte d’une gravité extrême, et témoigne d’un profond manque de lucidité politique dans un contexte aussi tendu que celui de l’Est de la République démocratique du Congo, où la ville de Goma vit encore sous la menace persistante de l’occupation militaire du M23.
« En exprimant publiquement de tels propos, le ministre Nzangi expose inutilement la jeunesse de Goma à des représailles, alors que celle-ci est déjà traumatisée et fragilisée par la guerre et l’insécurité. » déclare-t-il.
Simweray s’indigne particulièrement du fait que le ministre Nzangi, fort de son statut d’élu populaire avec plus de 50.000 voix dans la région, ne semble pas avoir mesuré la portée de ses paroles. Pour le jeune acteur politique, cette posture équivaut à instrumentaliser une jeunesse en détresse, risquant de l’exposer à des représailles de la part des forces d’occupation, ou pire, à être assimilée à des groupes armés non-étatiques.
« Une telle déclaration peut semer la confusion, être exploitée pour justifier des opérations de répression ciblées, et faire naître une chasse aux sorcières au sein d’une population civile déjà vulnérable », alerte Simweray.
Il poursuit en soulignant le risque d’amalgame communautaire que ces propos peuvent entraîner, dans une ville aussi fragile socialement que Goma. Le fait que le ministre appartienne à une communauté clairement identifiée pourrait, selon lui, aggraver les tensions entre groupes, alimentant davantage le climat d’insécurité et de méfiance.
À travers des proverbes africains et des références classiques, Simweray fustige ce qu’il appelle un populisme dangereux, et exhorte les autorités tant locales que nationales à recentrer le débat politique sur la paix, la responsabilité et la dignité humaine.
« Celui qui appelle le feu ne choisit pas les maisons qui brûleront », rappelle-t-il avec gravité, en appelant le gouvernement de Kinshasa à limiter l’accès médiatique à ceux qui, par leur verbe imprudent, mettent en danger la paix fragile dans les zones sous occupation.
En conclusion, Yvan Simweray insiste sur le rôle central que doit jouer la jeunesse de Goma dans la reconstruction de la paix, et refuse de voir cette génération transformée en chair à canon pour des ambitions politiques à courte vue.
« La jeunesse de Goma n’est ni une milice, ni un bouclier politique. Elle est une force vive, une conscience éveillée, un espoir de paix et de reconstruction qu’il faut traiter avec respect et dignité. »
Appelant au retrait immédiat de ces propos incendiaires, Simweray exige que la sécurité des jeunes de Goma soit garantie par des mesures concrètes et des engagements forts. Il conclut en citant Cicéron : « La paix est la liberté dans le calme. »
Marasi Bénédicte Zoé
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