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RDC : L’essentiel a retenir de l’interview de Joseph Kabila qui signe son come-back politique

Connu pour son caractère taiseux même face aux provocations graves de ses adversaires politiques, l’ancien président Congolais Joseph Kabila Kabange (JKK) a finalement accordé une interview au journal Sud-africain SUNDAY Times.Sa première prise de parole depuis 2019.Le silencieux de Kingakati s’est finalement exprimé en évoquant tous les contours de la guerre en cours jusqu’à proposer des pistes de solutions selon sa version des faits.

La crise de la RDC nécessite plus qu’une solution militaire, mais exige une bonne gouvernance.
Selon l’ancien président de la RDC de 2001 à 2018 Joseph Kabila Kabange (J. K. K) , la mauvaise gouvernance du régime actuel est à la base des maux qui rongent la société congolaise. Des illlégitimes dirigeants actuels, résultent une opposition muselée incapable de revendiquer les vraies aspirations du peuple. Regrette-t-il.
« il y a eu les élections truquées de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales. Ces élections ont amplifié l’illégitimité du pouvoir en place, réduit artificiellement le poids de l’opposition et fait du chef de l’État le maître absolu du pays. Tshisekedi a également annoncé publiquement son intention ferme de modifier la Constitution », soutient JKK.

La bonne gouvernance par le pouvoir actuel manque aux Congolais.

« Toute tentative de trouver une solution à cette crise qui ignore ses causes profondes à commencer par la gouvernance de la RDC par sa direction actuelle ne pourra pas apporter une paix durable »
« Les innombrables violations de la constitution et des droits humains, ainsi que les massacres répétés de la population congolaise par la police et les forces armées de Tshisekedi, ne prendront pas fin après la conclusion réussie des négociations entre la RDC et le Rwanda, ni après la défaite militaire du M23 », nuance l’ancien président Congolais.
L’homme note une nette dégradation de l’élan démocratique que le pays avait déjà acquis lorsqu’il quittait le pouvoir.
« Il s’agit d’un recul démocratique majeur. Le régime actuel a muselé toute forme d’opposition politique. Intimidation, arrestations arbitraires, exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l’exil forcé de politiciens, journalistes et leaders d’opinion – y compris des responsables religieux sont devenus des traits caractéristiques de la gouvernance de Tshisekedi », poursuit l’ex-président.

Que faire alors pour restaurer la paix ?

J. K. K semble privilégier la voie du dialogue, ce que rejette avec véhémence le président Félix Tshisekedi depuis le début du conflit.
« Pour restaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays, il est crucial de résoudre la question des groupes armés nationaux et étrangers présents sur le sol congolais. Cependant, contrairement à ce que les autorités de Kinshasa veulent faire croire, la crise ne se limite pas aux actions incontrôlées du M23 – présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d’un État étranger sans revendications légitimes – ni à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda », nuance JKK.

Une vision holistique du conflit sauverait le Congo.

Dans la suite de ses propos, J. Kabila ne se réjouit pas du tout de l’implication militaire de Pretoria en RDC
« La crise nécessite une solution globale pas uniquement la contribution de troupes et de matériel militaire. Cela revient à gaspiller des ressources précieuses au soutien d’une dictature, au lieu d’aider la RDC à avancer vers la démocratie, la paix et la stabilité, et à devenir un atout pour la région de l’Afrique australe et pour le continent »
« La crise en RDC remonte à 2021 et est multidimensionnelle. C’est une crise sécuritaire et humanitaire, mais également et plus fondamentalement, une crise politique, sociale, morale et éthique. Cet aspect est minimisé ou même ignoré par les pays partenaires de la RDC et les organisations, y compris la SADC »
« Le monde observe attentivement si l’Afrique du Sud connue pour son humanisme et ses valeurs continuera d’envoyer des troupes en RDC pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais » lance-t-il.
« Compte tenu de l’histoire de ses États membres, la SADC devrait savoir mieux. Les griefs du peuple congolais contre son gouvernement doivent être pris en compte »rappelle JKK.
Vers la fin de son interview, JKK appel à la volonté politique des dirigeants actuels et au respect du caractère inviolable de la constitution actuelle de la RDC.
« Au niveau national, la cause principale et moteur de cette crise est la volonté claire et affirmée de la direction actuelle de la RDC de rompre le Pacte républicain. Cet accord résultait du dialogue inter-congolais à Sun City et avait donné naissance à une constitution adoptée par référendum populaire en 2006 »


Cette prise de parole de Joseph Kabila intervient quelques jours après que les rebelles du M23_RDF, soutenus par le Rwanda viennent d’occuper la ville de Bukavu depuis le 14 février dernier. Au même moment, le président Congolais Félix Tshisekedi accusait alors son prédécesseur JKK à Munich, où il participait à une conférence sur la politique de sécurité internationale, d’être le véritable instigateur de l’opposition armée mais qui n’assume pas ses actions.

Thierry KAYANDI


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