Un nouveau rebondissement a refait surface dans le conflit foncier opposant l’ICCN à certains leaders locaux de Nzulo, localité du territoire de Masisi, à 14 kilomètres à l’ouest de Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo, cinq jours après le lancement de la campagne contre la spoliation de ces terres, a appris la République.net de source écologique.
« La majorité des gens qui occupent cette partie du parc ne sont pas de Nzulo. Quatre-vingt-dix pourcents sont des habitants de Goma et la petite portion qu’ils ont donnée aux gens de Nzulo pour les amener dans la quête des terres, ils les ont tous vendus. Alors là, vous comprenez que ce n’est pas une lutte des autochtones moins encore un problème foncier mais tout simplement une occupation illégale d’une partie du parc par certains individus qui se disent à Kilolirwe l’État n’avait rien fait quand le peuple riverain avait envahi le parc pourquoi pas nous autres ici à Nzulo», a révelé Me Olivier Ndoole Bahemuke, lauréat africain du prix Front Line Defenders 2023 et avocat expert des questions environnementales et défenseur des droits communautaires. Cet avocat défenseur de l’ environnement parle d’une mafia de certains opérateurs économiques de Goma qui s’ accaparent des terres dans cette partie du parc national des Virunga.Sur place, ce sont des maisons en matériaux durables qui sortent de terre, comme qui dirait une autre petite ville en chantier sur plus de 1.110 hectares de terres du Parc.
«Je construis ici ma petite maison de rêve car tôt ou tard la sécurité sera restaurée. je viendrai m’installer ici à Nzulo car la ville de Goma est déjà surpeuplée», a expliqué, sous anonymat, un habitant de Goma trouvé sur son chantier à Nzulo, malgré la campagne la campagne de l’ICCN » Nzulo n’est pas à vendre ».Justin Kakesa, un des notables du village de Nzulo reste sceptique devant cette campagne de découragement de ceux qui veulent acquérir une portion de terre à Nzulo par l’ICCN.
« Ce ne sont pas les pancartes et calicots dans la ville de Goma et ses périphéries qui donnent raison à l’CCN face à nous paysans. Nous avons remporté les procès devant les cours et tribunaux. Nous sommes libres de jouir de nos terres. Il s’agit là d’un mécanisme de désinformation mise en place par l’ICCN après avoir perdu sur toutes les lignes», a-t-il expliqué.
De sa part l’ICCN estime que la période des procès ayant évolué, ceux qui construisent dans cette partie du parc perdent leur argent.« Ils avaient traduit en justice l’État congolais pour l’indemnisation de leurs grands-parents équivalant à 1.110 hectares de terres du Parc National des Virunga aux cinq demandeurs. Mais tous les arrêts ont été annulés donc cette partie reste à rattacher au parc. Malgré cela, les informations à notre passion font état de plusieurs démarches en cours tendant à obtenir des titres fonciers et immobiliers sur des espaces localisés à l’intérieur des limites du Parc National de Virunga au lieu- dit Nzulo et ses environs», explique Me Munyantware, avocat conseil de L’ICCN.Notons que dans une correspondance datant du 4 avril 2024, adressée au conservateur des Titres immobiliers de la circonscription foncière de Masisi, avec copies aux autorités congolaises à tous les niveaux ; l’ICCN a rappelé que : «Toute démarche tendant à obtenir un titre sur l’espace dit Nzulo et ses environs viole les prescrits de l’article 25 de la loi N°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature et 33 de la loi N° 11/099 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement qui frappent de nullité tout droit accordé dans les limites des aires protégées et leurs zones tampon».
Valéry Mukosasenge
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