Groupe de presse La République

Nord-Kivu : 20 policiers tués depuis le début de l’année par les présumés Maï-maï en territoire de Lubero

Au moins 20 policiers ont été tués depuis le début de l’année 2023 en territoire de Lubero au Nord-Kivu. C’est la police nationale congolaise de la zone qui donne ce chiffre. C’était au cours de l’enterrement d’un élément de la police de Mubana, tué la nuit du Mardi à Mercredi 19 Juillet par les présumés Maï-maï autoproclamé « Wazalendo ».

« Aujourd’hui nous accompagnons Célestin Sondirya à sa dernière demeure alors qu’il était engagé pour assurer la protection de la population et de leurs biens. Il est inadmissible que les agents de l’ordre deviennent la cible des Wazalendo. Nous venons de comptabiliser 20 policiers tués depuis le début de l’année dans des circonstances similaires. Cela veut dire que les Maï-maï soit disant Wazalendo viennent, ravissent l’arme du policier et le tue. Ces policiers ont été tués et leurs armes emportées dans une destination inconnue. C’est souvent dans les villages de Buyinga, Masereka, Mubana et Bukununu que ces cas sont régulièrement rapportés », fait savoir un cadre de la police nationale congolaise district de Lubero.

L’activisme des miliciens Maï-maï a pris un contour dans le territoire de Lubero depuis l’annonce du mot « Wazalendo » dans l’opinion congolaise. D’autres se disent même être des groupes de vigilance, une façon de justifier leurs avances de tracasserie à l’endroit de la population. Cette situation inquiète les autorités administratives.

« Aujourd’hui, il y a l’utilisation abusive du mot  »Wazalendo”. On ne sait pas qui est Muzalendo et qui ne le pas. Voilà que ce terme fait disparaitre petit à petit la souveraineté de l’État dans le territoire de Lubero. Ça ne s’explique qu’un soit disant Muzalendo s’attaque à un élément de l’ordre », se préoccupe Mumbere Mugheni Amini, fonctionnaire délégué de l’État à Mubana.

C’est exactement dans ce village que le dernier policier a été tué et un de son compagnon sauvé de justesse dans un enlèvement perpétré par les Wazalendo. Il y a un mois, un autre policier et un élément de la force armées de la RDC (FARDC) ont été tués à Bukununu près de Mubana. Face à cette situation, le fonctionnaire délégué de la zone préconise une identification de ces éléments Wazalendo et le renforcement des dispositifs sécuritaires.

« Il est urgent que les autorités congolaises mettent en place un plan d’identification des Wazalendo. Cela passe par l’installation d’un site d’accueil pour leur encadrement, la possibilité de les démobiliser et les désarmer puis leurs orienter dans différents domaines de prise en charge ou dans des centres de formation militaire. Pour le moment, l’urgence s’impose pour le renforcement des dispositifs sécuritaires dans tous les villages contrôlés par les Wazalendo pour qu’on y déploie les éléments de la police, de l’armée et de renseignement », propose Mumbere Mugheni Amini.

Le 3/4 du territoire de Lubero est aujourd’hui sous le joug des groupes armés Maï-maï selon la société civile. Ces derniers commettent des bevis de tout genre à l’endroit de la population civile. « Si le paiement de jeton à 1 000 Francs congolais [taxe illégale de ces Maï-maï : Ndlr] est le premier moyen de survie de ces miliciens, le viol, assassinat, arrestations arbitraires et paiement des amandes exorbitantes constituent une autre façon pour ces miliciens d’auto-financer leurs mouvement », précise cette source de la force vive en territoire de Lubero.

Asaph LITIMIRE


En savoir plus sur Groupe de presse La République

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

En savoir plus sur Groupe de presse La République

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading