Dix janvier 1977- dix janvier 2023, cela fait 47 ans jour pour jour depuis la première éruption du Volcan Nyiragongo, la société civile Nord-Kivu dans sa thématique bonne gouvernance a lancé ce mardi à Goma une campagne de deux mois sous le thème « Ishi vema na jirani Volkeno », attendez par-là vivre sage avec le volcan.
Pour Etienne Kambale, initiateur de cette campagne et team leader bonne gouvernance de la société civile, les populations voisines du Nyiragongo doivent privilégier une construction responsable après toutes les éruptions auxquelles la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo ont eu à faire face.
« Nous devons changer la façon de voir les choses car c’est de fois révoltant de constater que des éruptions de 1977-2002 et 2021 nous n’avons retenus aucune leçon ni expérience pour éviter les désastres liés à la mauvaise qualité de nos constructions. Aucune politique d’évacuation des déplacés et de prise en charge des victimes malgré ces calamites répétitives. C’est ainsi que nous lançons cette campagne pour sensibiliser les populations de Goma et celles de Nyiragongo à construire responsable au risque de subir les effets néfastes pendant et après les prochaines éruptions » ; explique-il.
Pour porter ce message plus loin, la campagne « Ishi vema na jirani Volkeno » regroupe les confessions religieuses, les opérateurs économiques, les scientifiques et experts en la matière qui collaborent avec le ministère de la recherche scientifique et innovation technologique et l’OVG, tous sous le leadership de la thématique bonne gouvernance de la société civile du Nord Kivu.
Cette campagne vise également à sensibiliser les services de cadastres, de l’urbanisme et habitat ainsi que les scientifiques de l’Observateur Volcanologique de Goma qui doivent chaque fois guider et informer la population et les opérateurs économique à ne pas construire sur les fissures du volcan et bien identifier et publier les terrains non habitable suite au gaz méthane visible sur plusieurs endroits à Goma.
Pour rappel, les deux précédentes éruptions du Nyiragongo ont été de véritables catastrophes. En 1977, entre 600 et 2000 personnes auraient perdu la vie dans les coulées de lave. En 2002, la roche en fusion a détruit un cinquième de Goma, laissant 120 000 personnes à la rue et emportant près de 250 vies sur son passage. Les asphyxies au dioxyde de carbone, les brûlures et l’explosion d’une station essence causée par la lave ont tous été des éléments dévastateurs.
La réputation meurtrière du Nyiragongo provient d’un ensemble de facteurs. À cause de la complexité géologique de la région, sa lave est remarquablement fluide et peut se déplacer jusqu’à 64 km/h. Les éruptions peuvent également relâcher de grandes quantités de dioxyde de carbone à la surface, un gaz létal. Il s’agit là d’une configuration extrêmement inquiétante puisque six millions de personnes vivent dans l’enceinte du volcan.
Valéry Mukosasenge
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