Autour d’une dizaine de dossiers de crimes de masse priorisés par les juridictions militaires au Nord-Kivu depuis ces dernières années : Divisés entre l’incertitude et l’espoir de voir leurs bourreaux jugés un jour, les victimes ont besoin ont droit à une assistance et accompagnement judiciaire des avocats expérimentés pour se rassurer.
C’est ce que laisse entendre Maitre Blaise SOMA SOMA, avocat au Barreau du Nord Kivu ; Avocat du pool Justice Pénale Internationale dans la même province et Avocat du collectif des parties civiles dans l’affaire MIRIKI.
Dans un contexte de système judiciaire marqué par la corruption, des trafics d’influence et de dysfonctionnement de la justice en raison des moyens limités, les victimes des crimes de masse sont souvent sans espoir de voir leurs bourreaux trainés devant la justice.
Dans le cas du procès-MIRIKI, par exemple, aucune des victimes ne pouvaient croire que leurs bourreaux étaient recherchés et arrêtés par la justice, à Goma, fait savoir Maitre Blaise Soma-Soma.
«… Elles ont comparu, elles ont été confrontées à ces prévenus, et lors de cette phase pré-juridictionnelle, elles nous ont avoué qu’en réalité elles ne pensaient pas que ces gens pouvaient être arrêtés », dit-il.
Les victimes ont donc exprimé toute leur joie et reconnaissance aux avocats, ce qui a créé un climat de confiance entre elles et les avocats. Lors du prononcé, les victimes des massacres de MIRIKI ont vu leurs bourreaux condamnés à des peines et des dommages et intérêts leur alloués.
L’accompagnement judiciaire qu’est-ce?
L’accompagnement judiciaire a pour objet de permettre aux justiciables de faire valoir leurs droits en justice par l’assistance d’un conseil. Il s’étend de la phase pré-juridictionnelle à la phase post-juridictionnelle.
Pour Maitre Blaise Soma-Soma, la leçon qu’il a tiré de l’accompagnement judiciaire des victimes de crimes internationaux, c’est surtout le fait d’assister plusieurs victimes pour un crime.
« Vous êtes avocat, vous êtes appelés à accompagner plus de 100 victimes qui sont lésées par un crime ou deux crimes, c’est une leçon apprise par les avocats et par moi-même », dit-il.
Le défi qu’un avocat pouvait avoir dans ce procès, c’est la verve, le tact, pour attaquer la partie de prévenus qui étaient aussi nombreux de sorte à faire établir l’infraction et faire prévaloir les dommages et intérêts, à en croire Maitre Blaise Soma-Soma qui a réussi lui à s’en sortir.
En conclusion, pour mieux accompagner les victimes, l’avocat devra être guidé par des principes tenant en compte les attentes et besoins des victimes ; Pour ce faire il doit « approcher et accompagner les victimes ».
Article rédigé avec l’appui et le soutien financier de RCN Justice & Démocratie.
Par Gabriel KASHUGUSHU
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