La tension monte d’un cran à l’Institut Supérieur de Développement Rural de Goma (ISDR-Goma). En grève depuis plusieurs jours, le corps scientifique et administratif de cette institution publique d’enseignement supérieur dénonce une gestion jugée « chaotique » et exige le départ sans délai du Directeur Général, Gabriel Mbusa.
Selon les représentants du personnel, cette grève n’a nullement pour objectif de paralyser les activités académiques, mais vise à revendiquer des droits légitimes, tels que garantis par les lois et règlements en vigueur régissant les établissements publics en République Démocratique du Congo.

Quatre mois d’arriérés et une gestion décriée
Les griefs portés contre la direction actuelle sont lourds. Le personnel évoque quatre mois d’arriérés de salaires, une gabegie financière persistante, et un absentéisme chronique au sein des autorités académiques.

« Nous travaillons dans des conditions inacceptables. Pendant que les enseignants et administratifs souffrent sans salaire, la direction nage dans le laxisme et la mauvaise gestion. Trop, c’est trop ! », fulmine un membre du personnel sous couvert d’anonymat.
Une institution au bord de l’asphyxie
Les grévistes affirment que le climat au sein de l’ISDR-Goma s’est détérioré depuis plusieurs mois, compromettant gravement la bonne marche académique et administrative.
Ils dénoncent ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire et incompétente » de la direction Mbusa, marquée par des décisions unilatérales et une absence totale de dialogue social.
« Nous ne voulons pas bloquer l’année académique. Mais nous ne pouvons plus tolérer cette insouciance managériale », ajoutent-ils.

Appel pressant au gouvernement
Les enseignants et agents administratifs appellent le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) ainsi que les autorités provinciales à intervenir de toute urgence pour rétablir un climat de confiance et sauver l’image de l’institution.
Ils exigent l’ouverture d’un audit administratif et financier indépendant afin de faire toute la lumière sur la gestion des fonds publics à l’ISDR-Goma.
Un signal fort de ras-le-bol
Cette fronde illustre le ras-le-bol généralisé qui gagne de nombreuses institutions d’enseignement supérieur publiques à travers le pays, confrontées à la précarité, au non-paiement du personnel et à une gouvernance contestée.

Mais à Goma, la colère semble avoir atteint son paroxysme. « Nous ne reprendrons pas le travail tant que Gabriel Mbusa n’aura pas quitté son poste », martèlent les grévistes, décidés à aller jusqu’au bout de leur combat.
Par Valéry Mukosasenge| groupe de presse La République
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